Ma mère est un poison
De ces venins charmants et distillés
Qui parcourent les veines
Lentement dilués
Tellement lunaire ma mère
Qu’elle ne se rend pas compte de son effet sur terre
Des couteaux qu’elle lance
Dans la poitrine
Le dos tourné
De ces phrases anodines
Assassines
Les yeux fermés
Elle est violente ma mère
Et elle ne le sait pas
De ces douces violences qui ne font aucun geste
Qui ne s’ébruitent pas
Silencieuses
Immobiles
Ma mère est un bourreau mignon
Un diable déguisé en ange
Elle vous démange si elle vous aime
Sa dévotion
Est un drôle de mélange
Un alcool fort
Une nausée
Et malgré le tournis
Je m’en ressers
Une gorgée