Céline Mislin

Ma coupe est pleine

Bois-moi

Enivre-toi

Mes eaux troubles ont eu le temps de s’évaporer dans la pénombre de ma vie secrète, j’ai trié les grains

jusqu’à la fin du bal

Bois-moi jusqu’à plus soif

J’enfile ma robe de bleus nuit

Dans les jardins je te perds

Je te retrouve encore,

près de la fontaine

Rien n’apaise décidément rien,

Rien n’apaise ta soif mon tout petit mon grand amour

J’ai fait le plein de voluptés dans la solitude de la chambre verte

Elles sont nombreuses et vaporeuses quand le soir tombera, en pluie fine elles tomberont sur toi

J’enlace j’enserre ton corps sans mystères

Les yeux clos je vagabonde sur le parchemin et sans hésiter je commence à creuser mon trésor

Tes yeux comme deux œufs de grenouille resplendissent sous la lune

Merveilles !

Ta bouche ronde fait des ronds comme un poisson-baiser brasier

Sous la voûte céleste ta petite langue de serpent me fait de l’oeil,

Voici une Aurore boréale, elle t’enrobe,

Tu es beau dans ta jupe rose et jaune,

Mon tout petit mon grand amour

Le rose près de tes joues petits beignets à la rose de Damas je craque et je croque

Et baise ta gorge et donne à ta bouche

Un peu du vin réchauffé dans ma bouche

Et baise ton sein auréolé

Une brassée de jasmin giroflé sur ton ventre

Et baise ton sexe et tes yeux brillent

Et mes cheveux étendard flottant sur ton dard oblique

Laissent de petites étoiles de mer s’accrocher mon petit poisson mon tout petit mon grand amour