Ne dites plus jamais c’est triste
Comme ça
Comme si de rien
Un coup de couteau dans le dos
Dites c’est triste
Les yeux plein d’étoiles
En pensant
la vie est belle
Même avec cette tristesse
Collée à nos sourires
Comme l’amour aux bras
D’une mère
Oui, la tristesse est notre
Mère à tous, se laisser bercer par elle
Finit toujours par nous ouvrir les yeux
À la beauté
Tombée en poussière
Sous chacun de nos pas
Et qu’est-ce qu’on s’en fout d’avoir raison
Ou bien le dernier mot
Pleurer sans raison
Ça fait du bien non ?
c’est tellement bon
…
Ne dites plus jamais c’est triste
quand vous pourriez dire autre chose
faites preuve d’imagination
ou alors
ne dites rien
prenez cette tristesse à bras le corps
je me répète
serrez-la fort contre votre poitrine
vous verrez
il en jaillira des fleurs
des sourires
un peu de tendresse pour rien
comme ça
il en jaillira cette vacuité
dont on fait les vases
qui reçoivent l’eau puis les fleurs
un peu de place pour l’autre
un peu de place pour ce qui va disparaître faner flétrir se ride s’évanouir trop de beauté quand elle est noire dépose les ténèbres sur le néant et attend le souffle de celui qui regarde pur inventer à chaque fois la première nuit le premier matin où l’on se réveille heureux d’être en vie.