MB Seewagen

Laisser filer l’après-midi avec nonchalance.

Laisser filer les gros nuages blancs au cul du printemps foireux.

Laisser filer la peur du terme.

Laisser germer les pousses tordues de la vieillesse qui ne pèseraient pas lourd sans le retour cruel des miroirs.

Laisser se dissoudre les liens dans la chaux-vive du cœur.

Laisser friser les feuilles pour épater les platanes.

Laisser verdir les branches pour requinquer l’espérance.

Laisser filer les eaux usées des amitiés, dans le déversoir de l’oubli.

Laisser surnager la bouée vide de l’affect, dans un océan de solitude.

Et, du bout des lèvres, sans bouger le petit doigt, grappiller le temps qui reste … et laisser venir demain.