Et si un jour je me dois de partir
De refermer les portes derrière toi
Pour ne plus m’apercevoir que je t’aime
Et si un jour il fallait que je m’en retourne
Que je doive quitter tes doigts qui me parlent
Pour ne plus me déguiser de ton visage
Si un lendemain ou une veille tu me perds
A tant de murmures que répondre ?
A tant de lueurs dans tes yeux
Ma bouche pendue à ton cou perdue à ton corps
A tant de lueurs ardeurs
Oublions les réponses et pardonne-moi
Pardonne-moi mon amour
De m’appartenir de toi dans toi
Avant de refermer le verrou et de m’enfuir
J’embrasserai ton regard tes cils longs et recourbés
Je me donnerai au sommeil dans tes bras
Dans tes bras pour un dernier refuge
Une ultime promesse que tu ne tiendras pas
J’emporterai le secret le vertige de ce que tu me disais
Lentement et tout bas
Sans doute de nous c’est moi qui aime le plus fort
Mais il faut partir avant
Avant qu’il ne soit trop tard dans le cœur de tes bras
Avant que tu ne m’oublies dans l’horizon du soir
Avant que tu n’aies l’illusion de me posséder entièrement
Car vois-tu je suis tout comme le vent
Tout comme le vent qui caressera ton visage
Pour toujours
Et qui portera en lui la saveur de ta peau
Où j’ai vu mon empreinte mon image
Une nuit ou peut-être toute la vie
…
Ton silence
Épais manteau de ronces
Où s’enlace mon visage
De tes mains de tes ombres
Roule comme une boule de feu
Que mes doigts ont polie
Sur une pierre
A l’angle d’un mur
Qui ne m’appartient pas
L’heure est fausse
Comme une marchande des quatre saisons
Aux lèvres écorchées
L’heure est au mensonge
Un couteau a ouvert les livres
A la même page
A la même clôture du jardin
Ses mains sur les feuilles
Ont occulté la parole
Elle s’en va perdue et délaissée
Demander l’aumône
Aux creux des mains sans appel
C’est le miroir qui m’a renvoyé
Ton silence
Nue et pleurs
Une statue dévorée par le lierre
Appelle les oiseaux tristes
Qui ne viendront jamais
Ton silence à verser
A corps et à cris