Goliarda Sapienza, Ancestrale

Si j’avais idée de ton visage, si je pouvais

te reconnaître encore peut-être saurais-je

retrouver ce sentir qui en moi se meurt

***

Je n’ai pas pu et suis restée

debout. Ô difficulté

de tomber.

***

Que de fois refermée

derrière moi la porte

tournée une deux fois la clef

j’ai attendu, le front

contre le bois de ton absence.

***

Tu me tournes le dos

je ne t’appelle pas

je recueille

tes empreintes sur le drap

***

Je voudrais à l’ombre de ton

regard

m’arrêter et de la

main dessiner

ta voix

qui descend vers

moi pour m’offrir ses récits.

Je voudrais au rythme

du vers

m’abandonner mais

le temps presse

et je dois encore courir.