Natasha Kanapé Fontaine

N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures

Un lit d’automne, j’ai lié nos deux corps

nos peuples en désaccord

entravés

dans le même plaisir

JE REVOIS encore

ta figure et tes yeux

réserves indiennes

le territoire où j’aimais

me taire

enfouir mes doigts transis

parcourir

la souche de tes cheveux longs

mon indompté

mon farouche animal

le territoire où j’aimais

je me terre

PREMIERE lueur

je ne sais pas où je m’en vais

le soleil se tient droit

sur la mer

les iris

brulés de lumière

je m’enivre d’insouciance.

tes détours de rivières

mêlés aux miennes

mon chantier

mon barrage de ciment fer

Conjurer les soupirs

pieds nus.

POSER MA TÊTE sur tes genoux

libérer les rivières

leurs étreintes

fuir enfin parallèle et couronnée

tendrasse émancipée

perdue

eperdue éternelle pareille toujours

affamée de tes lunes de jour

disparus les songes des capteurs

me revenir te retenir nous tenir

droit encore loin devant souvenance perlée de places infaillibles

tu as pour moi l’épouvante des loups

les chaleurs des étés vains

les forêts mordantes de sourds

nos adieux sans demain

sans secours

poser ma tête sur tes genoux.