Joseph Pontus, A la ligne – Feuillets d’usine

La vraie et la seule liberté est intérieure

Usine tu n’auras pas mon âme

Je suis là

Et vaux bien plus que toi.

***

Le matin

Entre mes deux nuits

Je suis là sans y être

Comme si

J’étais en transition

La vraie vie sera à la débauche

Je veux croire que l’usine

J’y suis en transition

En attendant de trouver mieux

Même si ça fait un an et demi quand même que je ne trouve pas

Je veux crois

Que je suis là sans y être

Alors

Dans ce monde de la nuit

Il n’y a pas de matin de soir ni même de nuit

Il y a les néons qui éclairent des ateliers où des tenues maculées de sang travaillent

Des gens se sont douchés avant

D’autres non

Il y a surtout

Tous ces matins du monde

Où chacun dans sa nuit

Rêve

A un monde sans usine

A un matin sans nuit.