La fenêtre était ouverte
la fenêtre de la nuit remplie d’obscurité et de vent
pourtant l’été flottait au-dessus des routes
et j’ai pensé que demain tu ne serais plus là
Je ne pleurais pas j’avais juste peur de m’évanouir
dans le vide que tu laisses derrière toi
je n’ai rien pour m’y accrocher
ta main ne sera plus là demain
Ce n’est pas parce que tu vaudrais plus que les autres
seulement par le plus grand des hasards je t’ai attribué
toutes les beautés et les tristesses et maintenant
puisque tu t’en vas je perds pied je reste là sans savoir
dans quel sens tourner mon visage
Peu importe puisque je dois vivre coûte que coûte
demain je sortirai dans la rue où les morts déambulent
dans ces rues je deviendrai blême à moins que je sache
où aller chez qui et pourquoi
…
Une fois plus tard je parlerai de quelque chose de beau
de douces choses tendres avec une imperceptible tristesse
un soir quand le ciel se remplira de beauté
quand les maisons se feront grises
et tout sera brouillard
Là sous la pluie
parmi les maisons monochromes
je parlerai de l’empire
des feuilles d’automne
car il sera octobre
Derrière le brouillard
vous vous taisez
le col relevé les mains frileuses
dans les poches
sans lumière comme l’ombre
Et la pluie glisse sur nos têtes nues
sous nos cols
douce tendre pluie
tombe sur les maisons sur les arbres
et le ciel
devient toujours plus beau
Et la beauté descendra sur vous
avec une imperceptible tristesse
et vous comprendrez que dorénavant ce sera toujours l’automne.