A mes sœurs les salopes, les fidèles, les infidèles et les cocues,
Les mademoiselles et les madames, les nonnes et les putains
Aux sous-payées, sous estimées et mal aimées
Aux vertes de rages, aux indignées, aux exichiantes, aux sorcière d’ailleurs, d’ici, d’hier et d’aujourd’hui
Aux résignées, aux dépitées, aux acharnées
A celles, femmes, filles, sœurs, de ceux qui ne voient pas où est le problème
A celles qui encaissent les coups dans le silence du foyer
A toutes celles qui écartent les cuisses de force, par habitude ou par « devoir conjugal »
A celles qui restent malgré tout parce que, parce que…. D’autres l’ont fait et le feront encore et qu’on trouve toujours de « bonnes » raisons de ne pas partir
A toutes celles qui, à l’abri des regards inquisiteurs, éduquent leurs enfants pour qu’il en soit autrement
A toutes celles qui mettent au monde des gosses comme on enfile des colliers de perles et qui n’ont rien demandé
Aux futures femmes de demain, petites filles d’aujourd’hui
A toutes celles qui encaissent les remarques graveleuses, les sifflements et les mains au cul
A toutes celles qui des bras de leur père à ceux de leur mari n’ont pas connu l’ivresse de la solitude choisie
Aux Rmistes, aux chômeuses, aux bosseuses, aux mères courage
A ma grand-mère, ma mère, ma fille et à toutes ces femmes qui ont parsemé mon chemin de regards éclairés et aimants, et qui ont fait et font encore la femme que je suis aujourd’hui
Et enfin à tous ceux qui, amants, amours, amis, pères, patrons, inconnus…. se battent à nos côtés pour que le 8 mars ne soit pas une journée isolée, seule contre 364.
Illustration : ©PetitesLuxures